Have you heard about her ? She\'s the one for me. - [Edward U.C]

Invité

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Vois comme tu éclaires mes songes.

EDWARD GASPARD BLACKWELL
______Take care, I'm just a wild man.

Edward, il joue avec les objets. Il a cette faculté incroyable
de déplacer n'importe quoi à la seule force de son esprit.

Sinon, moi c'est Cassandra, 18 ans,
et j'ai décidé de m'inscrire ici pour
le contexte original, le design magnifique
et le personnage d'Edward qui me plait déjà.

Invité

Sujet 3: Racontez une aventure entre vous et un ou une humaine, où vous avez dévoilé votre pouvoir. Comment cela s'est passé? Comment l'humain l'a t-il pris?

Je m'en souviens comme si cela s'était passé il y a une seconde à peine. Je me rappellerai toute ma vie cette expression, celle qui a surement changé le cours de ma vie et la façon dont je me suis longtemps considéré. J'avais onze ans à peine, les cheveux longs et le regard sombre comme aimait le répéter la femme qui m'avait recueilli. Il faisait étonnamment beau ce jour-là, un peu comme si la nature elle-même comptait se jouer de moi. J'étais seul, comme à mon habitude, dans ce grand jardin. Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai jamais éprouvé le besoin de me mêler à mes semblables. Mes semblables ... Comme s'il y en avait deux comme moi. C'est peut-être ma différence qui a forgé ce caractère si étrange, le mien. Déjà petit, j'étais cet enfant bizarre, isolé. Et le comble, c'est que j'exerce une certaine attraction sur les autres. Comme si j'avais besoin de cela. Lorsque j'ai compris qui j'étais, j'ai grandi tout à coup. On dit que les chocs émotionnels rendent adultes. Je fais partie des gens qui y croient pour avoir expérimenté cette douloureuse épreuve. Apprendre un beau jour qu'on ressemble de loin à une sorte d'hybride et qu'on ne contrôle absolument rien ... Beaucoup se seraient plongés dans une sorte de desespoir, d'autres auraient peut-être accueilli cette nouvelle avec indifférence ou même avec plaisir. Pour ma part, je me terrai dans un silence impénétrable, au grand damne de mon entourage.

Les premiers rayons de soleil caressaient mon visage juvénile tandis que je plissais légèrement les yeux. J'avais déjà du mal à contrôler mon pouvoir alors si on me mettait des barreaux dans les roues ... Ce petit crayon de bois lévitait doucement au ras du sol mais il me fallait faire preuve d'une concentration énorme pour un si pitoyable résultat. J'avais beau être mûr pour un garçon de neuf ans, l'impatience de mon âge s'ajoutait à mon agacement. J'essayais, j'essayais et j'essayais encore mais à chaque fois, les maux de tête reprenaient et un léger filet de sang coulait de mon nez. Il m'arrivait souvent de faire des malaises mais je ne m'inquiétais jamais et renonçais encore moins. Tout ce qui m'importait, c'était de réussir à contrôler ce pouvoir qui m'avait été imposé à la naissance. Après tout, je n'étais que le fruit de pauvres expériences. Je préférais ne pas y penser et redoublais toujours d'efforts. Au bout d'une heure, je me laissais tomber dans l'herbe, ruisselant de sueur, la tête prête à exploser. J'étais persuadé que je n'y arriverai jamais. Peut-être étais-je condamné aux migraines, aux saignements de nez et aux crayons raflant le sol toute ma vie. Cette perspective ne faisait qu'ajouter à ma mine assombrie.

Je me rassis, pensif, les mains posées dans l'herbe tiède. Soudain, un léger bruit attira mon attention. Je tournai la tête pour en trouver l'origine et là, je tombai nez à nez avec une petite blonde, qui tenait le guidon de son vélo entre les mains. Elle me fixait étrangement, avec ses grands yeux bleus, immobile. Ce contact silencieux me gênait déjà et je détournai le regard, essayant de faire semblant de ne pas l'avoir remarquée. Seulement, au bout d'un certain temps, sa petite voix cristalline fendit le silence depuis l'autre côté de la barrière.

" Pourquoi est-ce que tu saignes du nez ? "

Je me mis à rougir violemment. C'était agaçant, encore une chose que je n'arrivai pas à contrôler. Je n'avais pas envie de répondre à une telle question. C'était stupide après tout. Je tentai d'éviter la question en me retournant pour ne plus la voir. Mais sa présence était gênante. Je la sentais dans mon dos. Et puis elle réitéra sa question : une fois, deux fois, trois fois jusqu'à ce que je m'énerve pour de bon. Je lui demandai le plus calmement possible de me laisser tranquille mais elle ne bougea pas et exigea que je lui réponde. Ce qui se passa ensuite ne fut en aucun cas ma faute, enfin c'est ce que j'aime à penser. Je me suis vivement retourné, la fixant de mon regard le plus sombre possible. Moi, tout ce que voulais, c'était l'effrayer un peu, tout ce que je voulais, c'était qu'elle s'en aille. Alors pour la première fois de ma vie, sans que j'y ai mis quelconque attention, le petit crayon de bois à la mine acérée s'éleva dans l'air, au dessus de ma tête et attendit, comme menaçant. A ce moment précis, je ne faisais plus du tout attention à la blondinette. J'avais réussit ! Mon sourire s'élargit et là, sans que j'ai le temps de faire quoi que ce soit, le crayon fendit l'air et s'élança dans la direction de la jeune inconnue, la prenant pour cible. J'eus juste le temps de déconnecter mon esprit pour qu'il s'arrête à quelques centimètres seulement de son visage figé.

Alors la petite fille posa sa main sur le crayon, s'en saisit et le laissa tomber mollement à ses côtés. Elle me fixait, horrifiée, comme prise d'une hallucination particulièrement atroce. Je ne pouvais plus bouger. J'aurais voulu me répandre en excuses mais j'en étais incapable. Alors elle a laissé tomber son vélo rose qui a fait un bruit étrangement fort dans ce silence de mai. Et c'est là qu'elle a prononcé les paroles qui resteraient à jamais gravées dans ma mémoire.

" Monstre, tu es un monstre. "

Elle a ramassé sa bicyclette comme l'aurait fait un robot et a reprit son chemin, toujours aussi choquée. Elle ne l'était surement pas autant que moi. Aujourd'hui, cette petite fille ne sait pas qu'elle est la raison de mon peu de confiance envers les autres, de la peur incontrôlable qui m'anime, la peur d'entendre à nouveau ces mots. Aujourd'hui, j'ai grandi, je suis un homme, un nouvel être. Je sais même charmer, étourdir, contrôler. Mais il n'y a qu'en une seule personne que j'ai vraiment confiance, en qui je repose tout mon être. Les autres doivent s'armer de patience, me conquérir pour que je lève mes défenses.

Voilà, vous savez tout.